Château de Malrochet


Château de Malrochet (disparu) - 18 avenue du Docteur Terver - Jardin de la Condamine
Autres noms : château d’Écully, château Baréty, château Tresca,
château Baboin
L'origine du château
Le château est bâti en 1780 pour André Baréty
En 1746, le soyeux André Baréty achète à la famille Duport une propriété de 63 000 m2 située au lieudit de la Condamine et comportant, autour d’une maison des champs et de ses annexes, des terres labourables, des vignes et des prés. André Baréty se fait établir en 1751 des « actes de noblesse au premier degré qui lui permettent d’échapper aux impositions sur ses propriétés d’Écully. Il hérite de son frère en 1753 la charge honorifique de « conseiller du roi et secrétaire à la chancellerie de Grenoble ».
En 1754, il achète à Charles Masso de la Ferrière le domaine agricole de plus de 17 hectares autour de la Greysolière. Dans les années suivantes, il poursuit ses acquisitions de parcelles à Écully ainsi qu’à Charbonnières. En 1784, le « terrier Jal » lui attribue plus de 51 hectares à Écully, sur lesquels il a fait bâtir en 1780 une belle maison de plaisance, le château de Malrochet, à la place de la maison des champs des Duport. La Greysolière devient alors une ferme du domaine.
Sans enfants, André Baréty et son épouse ont pris en charge leur nièce Thérèse à partir de 1762. Ils la marient en 1770 à Gabriel Jars, ancien élève des Ponts et Chaussées, propriétaire de mines et éditeur d’ouvrages reconnus sur les mines et la métallurgie.
André Baréty accueille volontiers les fêtes paroissiales sous les ombrages de la longue allée de 210 m qui conduit au château. C’est aussi là qu’il reçoit les fêtes patriotiques qui marquent le début de la Révolution, ce qui ne le met pas tout-à-fait à l’abri de l’agitation du moment puisqu’il est brièvement arrêté en 1793. Il décède peu après sa libération en mars 1794.
Son testament, contesté par des membres de sa famille, lègue l’essentiel de ses biens à Thérèse Baréty Jars. Une longue procédure s’étire jusqu’en 1797 et Thérèse doit attendre 1805 pour entrer en possession de ses biens. Elle ne semble pas y avoir résidé avant le décès de son mari en 1808.
Au fil de l'histoire...
Le cadastre de 1825 la désigne comme propriétaire et résidente du domaine écullois qui couvre alors près de 32 hectares et reste marqué par sa fonction de production agricole (62% de terres labourables, 13% de prés, 10% de vignes, 5% de potagers, 4% de bois et 3% seulement de terres d’agrément).
Au décès de sa mère en 1838, Antoine-Gabriel Jars hérite du domaine où il vit régulièrement.
Lorsqu’il décède en 1857, ses deux filles décident de vendre la propriété par lots.
Le château de Malrochet est cédé avec 12 ha de terres à Édouard Tresca, négociant ; la Greysolière est vendue avec 12 ha de terres à Louis-Antoine Payen, lui aussi négociant, qui construira en 1863 le château de la Roseraie ; un 3e lot de plus de 7 ha revient à un rentier, André Perret, qui le revend deux ans plus tard au soyeux Claude Gindre qui y fera bâtir la Dombarrière en 1892 après avoir acheté des parcelles adjacentes.
Les nouveaux propriétaires offrent à leurs résidences l’écrin de parcs d’agrément qui prennent la place des terres agricoles.
Édouard Tresca vend Malrochet au début du XXe siècle au soyeux Léonce Baboin qui fait réaliser en 1913 par l’architecte Charles Roux-Meulien une extension du château, ainsi que le portail et le pavillon de garde qui subsistent à l’entrée du jardin de la Condamine.
Il confie au paysagiste Luizet l’aménagement du parc (dont le plan ne nous est pas parvenu) et la réalisation de serres.
Réquisitionné par les troupes d’occupation pendant la Seconde Guerre Mondiale, délaissé après-guerre sous la pression des contraintes du temps, le château de Malrochet tombe dans les filets des promoteurs en 1964 ; 5 ans plus tard, il est démoli.
Sur cette vue aérienne de 1966 on distingue encore bien la propriété et le château.
Le château a été démoli en 1969.
Des barres d’immeubles, comptant 361 logements, remplacent aujourd’hui le château dont le jardin de la Condamine et son pavillon, conservés par la commune et rénovés en 2011 et 2018, restent le dernier souvenir.
Carte
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